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» Histoire d'une fondation


L'école française de Droit de Beyrouth a été fondée, un an avant la guerre .C'est le 14 novembre 1913, que le professeur Paul Huvelin, de la faculté de Droit de Lyon , donna la leçon inaugurable, dans la salle d'Anatomie de l'ancienne faculté de Médecine.Il était assisté de M.Fernand Couger, Consul général de France en Syrie. Au premier rang de l'assistance, on remarquait :L'Amiral Boué de lapeyrère de laperère, commandant les deux escadres de la Méditerranée mouillées dans la rade de Beyrouth, S.Exc. Coyoumdjian pacha, Gouverneur de la province autonome du Liban ; un délégué du Vali turc ; Le Recteur de l'Accademie de Lyon,M.Paul Joubin, et le R.P, chanteur,provincial des jésuites.Le maîþþtre en droit romain évoqua d'abord les gloires de l'ancienne Béryte, " Mère du Droit ", " cité grandement plaisante, qui possède des cours de Droit, où l'on enseigne toute la jurisprudence romaine et qui forme des jurisconsultes pour les tribunaux du monde entier ".
A ces traditions, déclarait Paul Huvelin, la nouvelle école ne dérogera pas ; si elle a des aïeux à Rome , elle est aussi fille de France. Elle a une mission à remplir, qui est de propager en Orient le Droit Français. " Puisque les états les plus divers du globe se sont inspirés du code civil, il nous est bien permis d'en tirer gloire pour notre patrie et d'en conclure que notre droit national a en lui quelque chose de large et d'universel ; qu'il dépasse naturellement nos frontières territoriales, que ce n'est pas un droit égoïste qui se réserve ou se refuse, mais que c'est un droit généreux qui se donne ; en un mot, que le Droit de la France devient aussi le droit de l'humanité " .


En ouvrant aux jeunes gens du Levant le trésor de nos lois et de notre jurisprudence, l'Ecole vise uniquement l'amélioration morale de ces contrées :
" C'est une œuvre de paix et de vie que nous voulons faire ".
Le conférencier ne disait mot de la part qui lui revenait dans la nouvelle fondation. Pourtant , l'idée était sienne, d'associer en cette entreprise en faculté Officielle de la Métropole avec les Jésuites, maître reputés de la faculé Fançaise de la Médecine de Beyrouth. Idée assurément hardie, au lendemain des lois de 1901 et de 1904.
Mais " L'imagination, non point la maîtresse d'erreurs et la folle du logis, mais au contraire cette faculté qui est perception plus exacte, plus complète , divinatrice "était le don particulier d'Huvelin, parmi tous les talents d'une þýâme exceptionellement puissante et généreuse. Dès 1912, à la suite de deux missions que l'Université de Lyon, désireuse d'expansion scientifique, avait envoyés en Syrie, le plan était tracé.Huvelin mit toute sa force de persuasion, son savoir-faire, sa tenacité de Lorrain, à en promouvoir l'exécution.

" Mon père, écrivait-il au R.P.Chanteur, ne me refusez pas votre collaboration. Allons de l'avant ! L'avenir nous donnera raison, à vous et à moi ". un comité se forme à Lyon, composé de professeurs de l'Université et de membres de la chambre de commerce : il s'intitule : Association Lyonnaise pour le développement à l'Etranger de l'Enseignement Supèrieur et Technique et entreprend, la fondation d'une Ecole de Droit et d'une Ecole de Droit et d'une Ecole de Génie Civil à Beyrouth. Il remet à l'Université Saint-Joseph le soin d'organiser sur place ces Ecoles et et d'en assurer l'administration, qui est confiée à un chancelier. L'Ecole Française de Droit sera, par ailleurs, filiale de la faculté de Droit de Lyon ; un directeur sera bientôt nommé, qui répondra de l'enseignement. Ainsi l'union est faite de l'Université de Lyon et l'Université Saint - Joseph : " Au début, mariage de raison ", disait un spirituel et sympatique visiteur : " mais, ajoutait -il, alliance qui a produit des fruits excellents et qui tend chaque jour à devenir mariage d'inclination ".

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